Epargne

Apicil crée des synergies

Le groupe connaît une forte croissance de son activité
Il cherche à créer des interactions entre ses différentes marques
DR, Renaud Célié, directeur général adjoint, Apicil

L’année 2016 constitue un tournant pour le groupe de protection sociale Apicil. En croissance sur tous ses segments de marché (retraite complémentaire, santé prévoyance et épargne), le groupe entame un nouveau plan stratégique « Défis 2020 » pour asseoir le changement de périmètre du groupe et rationaliser ses différentes marques. Le métier de l’épargne est particulièrement concerné du fait de sa forte contribution aux résultats du groupe.

Forte progression de l’épargne.

Alors qu’en 2011, le groupe ne collectait que 317 millions d’euros en épargne, il en draine plus de 1 milliard en 2016. « En 2011, notre activité épargne était émergente. Aujourd’hui, elle est installée et pèse la moitié du chiffre d’affaires en assurance de personnes dans le groupe », précise Renaud Célié, directeur général adjoint, pôle finance et performance en charge de l’épargne et des services financiers. Alors que les encours étaient de 5 milliards en 2012, ils sont de 14 milliards en 2016. Le rachat de l’activité française de Legal & General en début d’année 2016, devenu par la suite Gresham Banque Privée, a pesé pour près de 63 % dans la progression de l’encours.

Des canaux différenciés.

En plus du canal de distribution en banque privée, Apicil a lancé en septembre 2016 la marque Intencial Patrimoine qui regroupe les activités commerciales issues du rachat de Skandia en 2015 et de la plate-forme d’assurance vie Courtage & Systèmes. Ce canal est dédié exclusivement aux conseillers en gestion de patrimoine indépendants. Il y a enfin l’enseigne « Groupe Apicil », marque ombrelle qui sert pour les partenariats. Elle fonctionne en synergie avec la marque Intencial Patrimoine.

Un nouveau contrat.

Intencial a lancé fin mars un nouveau contrat d’assurance vie baptisé Intencial Liberalys Vie qui, en plus de permettre d’investir sur une large palette d’unités de compte (UC), contient un fonds en euros, Apicil Euroflex, dont la garantie en capital est portée à 96 % des sommes nettes investies. L’objectif pour l’épargnant est de bénéficier d’un rendement plus important en contrepartie d’une prise de risque limitée. Ce fonds en euros, qui répond à la problématique actuelle de la baisse des rendements, a d’ailleurs obtenu un prix lors des derniers Actifs de l’Innovation (L’Agefi Actifs n°702, p. 15).

Le plan Défis 2020.

Le nouveau plan de développement du groupe pour les quatre prochaines années vise à développer des synergies entre ses différentes marques et à couvrir l’ensemble des segments de clientèle en épargne, retraite et en asset management. Sur la partie retraite supplémentaire, le groupe entend profiter de son savoir-faire acquis en matière d’épargne pour proposer prochainement de nouvelles offres.

En épargne, les synergies sont encore naissantes. « Nous commençons à mettre en place des passerelles de ’cross-selling’ entre les entités du groupe. Par exemple, nous avons orienté une partie de notre clientèle, éligible à des services en banque privée, vers Gresham », indique Renaud Célié.

Le groupe réfléchit également à réactiver la structure dont il dispose au Luxembourg à la suite du rachat de Skandia pour proposer une offre aux expatriés et aux groupes transnationaux. « Nous allons également centraliser nos compétences en asset management qui sont actuellement morcelées et réparties entre Apicil Gestion, Gresham Asset Management et Apicil Invest. Il s’agit de réunir ces différentes briques sous une même entité, qui disposera d’une informatique commune. Elle devrait être opérationnelle d’ici au début de l’année 2018  », précise Renaud Célié.

Un pied dans les fintechs.

En juin, le groupe Apicil a annoncé avoir pris une participation de 2,2 millions d’euros dans la fintech « FundShop », spécialisée dans la conception de robot-conseiller en marque blanche à destination des distributeurs d’assurance vie. S’il est encore trop tôt pour avoir une illustration concrète de ce partenariat, on peut supposer que ces robo-advisors, avant tout destinés à faciliter les allocations d’actifs dans les contrats, devraient trouver leur place dans la stratégie d’Apicil concernant les UC, qui représentent 40,7 % de sa collecte brute en 2016, et que le groupe veut développer davantage.

Il ne s’agit d’ailleurs pas de la première prise de participation d’Apicil dans une fintech. Le groupe a investi en 2015 dans l’entreprise « BlueLinea », spécialisée dans les objets connectés à destination des seniors, ce qui lui a permis de renforcer son offre de téléassistance à destination de ses retraités affiliés.