
Altedia IC voit dans le développement durable une spécialité d’avenir
Filiale d’Altedia, la société de conseil spécialisée en ressources humaines du groupe Adecco France, Altedia Investment Consulting (IC) s’est tout naturellement attachée, dès sa création il y a près de six ans en mars 2004, à accompagner les entreprises dans la mise en place et le suivi de leurs dispositifs d’épargne salariale et d’épargne retraite. Se laissant progressivement gagner par une activité de conseil en gestion d’actifs aux investisseurs institutionnels traditionnels, Altedia IC s’est spécialisée sur l’investissement socialement responsable (ISR).
En six ans, la société a réussi à se hisser aux premiers rangs en France des intermédiaires en sélection de gérants puisque, d’après une enquête menée par bfinance en 2008 sur le marché des appels d’offres en gestion d’actifs, Altedia figure dans le tiercé gagnant des conseils extérieurs, se plaçant, avec une part de marché de 12,6 %, derrière Mercer et devant Intersélection.
Internationaliser la gestion de l’épargne salariale.
« Piloté par quelques acteurs français et géré de manière peu dynamique », jugaient à l’époque les deux associés Benoît Magnier et Christel Bapt, le marché de l’épargne salariale et de l’épargne retraite a, depuis plusieurs années, dépassé les frontières de l’Hexagone, ouvrant progressivement son univers à des gestionnaires du monde entier.
C’est dans cette direction qu’Altedia IC estime avoir fortement œuvré, lui permettant de cette façon de s’accorder une place de choix sur un marché qui représente aujourd’hui près de 80 milliards d’euros. A l’heure actuelle, la société de conseil ne réalise plus que 50 % de son chiffre d’affaires - 1 million d’euros au total en 2008 - dans ce domaine.
Autre activité plus marginale mais complémentaire, la formation, assurée par l’un des dix consultants d’Altedia IC, aborde essentiellement des sujets d’épargne salariale et, de manière secondaire, les thèmes d’investissement socialement responsable. Participent à ces séances d’apprentissage les ressources humaines, les représentants syndicaux, ou encore les directions financières de grands groupes.
L’ISR, un axe fort de développement.
Progressivement, Altedia IC s’est tournée vers le conseil en gestion d’actifs pour le compte d’investisseurs institutionnels plus traditionnels et s’est spécialisé sur l’ISR, qui représente à lui seul entre 65 et 70 % de cette activité, et entre 40 % et 45 % sur l’ensemble de ses métiers. Bien que Benoît Magnier juge « moyen » l’intérêt qu’a suscité ce thème chez les investisseurs l’année passée, Altedia IC continue de faire de l’ISR un axe de développement majeur et mise notamment pour 2010 sur la création de fonds de fonds dans ce domaine qui intègrent un processus de gestion active, demande pressante des investisseurs face à la crainte d’une remontée des taux.
Lorsque les consultants mettent en place ce type de véhicule, la société de conseil opte le plus souvent pour une rémunération par le gestionnaire d’actifs, à savoir un pourcentage des encours sous gestion. En fonction des classes d’actifs, Altedia prend entre 5 et 15 points de base (pb). Ce mode de facturation impose à la société de conseil le statut de conseiller en investissements financiers (CIF).
Par ailleurs, Altedia IC effectue des missions de conseil global, de la définition de la stratégie de placement ISR à son implémentation.
Une base de données à disposition des sociétés de gestion.
Le département recherche d’Altedia IC, AIC Research, met à la disposition des sociétés de gestion un site internet permettant aux gestionnaires d’actifs de poster, via un accès sécurisé, des informations qualitatives et quantitatives concernant leurs fonds. Ainsi, les consultants analysent et notent quelque 350 fonds représentant un encours de 32 milliards d’euros.
Jusqu’alors, deux notes étaient accordées. L’une visant l’expertise de la société de gestion, à savoir sa compétence globale sur l’ISR, l’autre sur le fonds en question : processus de gestion, qualité du reporting et des équipes. Cette notation double devrait bientôt disparaître au profit d’une seule, qui sera diffusée sous peu aux intéressées.
Naguère concentrée uniquement sur le référencement de placements ISR actions, la société s’intéresse depuis un an à un univers plus large de fonds incluant désormais l’obligataire, le monétaire et les fonds diversifiés. En revanche, le biais national reste fort puisque la proportion de gérants français analysés se situe aux alentours de 35 %, la différence englobant des professionnels suisses, anglais, hollandais, canadiens, australiens ou encore asiatiques.
Un marché encore peu intermédié malgré la crise.
La tourmente financière a redonné au concept de maîtrise du risque toute sa valeur. Et pourtant, rien ne laisse entrevoir chez les institutionnels une progression de la sélection de gérants intermédiée, c’est-à-dire la possibilité pour un investisseur de faire appel à un consultant pour analyser, choisir et suivre des fonds. Au contraire. Benoît Magnier constate « peu de changements, peu de remaniements de portefeuilles de la part des institutionnels, davantage focalisés sur les fusions et les rapprochements opérés dans leurs secteurs d’activité - institutions de prévoyance, caisses de retraite ou mutuelles - dans un marché malgré tout reparti à la hausse ».
L’étude bfinance publiée en avril 2009 confirme la stabilité en 2008 de l’activité, autour de 30 % du volume total des appels d’offres en sélection de gérants lancés par les institutionnels, soit 18,1 milliards d’euros. A noter toutefois que l’acteur principal du marché, le Fonds de réserve pour les retraites (FRR), qui représentait 43 % du marché en 2008, « n’a pas recours aux services d’un consultant en investissement », ressort-il de l’analyse. Pour sa part, Altedia IC déclare avoir intermédié 5 milliards d’euros depuis sa création.