
Gina Miller, 51 ans, gérante de fonds, se bat contre le Brexit... et gagne

La presse britannique faisait ce 3 novembre ses choux gras du cas Gina Miller. Le "Telegraph" a publié une photo pleine page de cette splendide Guyanaise, gérante de fonds, qui arbore un large et magnifique sourire alors que la Haute Cour de justice de Londres a statué que le Parlement britannique devra voter sur le déclenchement par le gouvernement de la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. "Qui est Gina Miller ?", s'interrogent en coeur la BBC et le Telegraph. Elle est en fait gérante pour le compte de la société de private equity SCM Private qu'elle a cofondée en 2014 avec son mari. Connue pour ses nombreuses actions philanthropiques, Gina Miller est née en Guyane mais a grandi au Royaume-Uni. "Elle est la chef de file de l'action en justice historique menée contre le Premier ministre (britannique) en faisant valoir que les membres individuels du Cabinet n'ont pas le pouvoir légal de déclencher l'article 50 du Traité de Lisbonne qui vise à quitter l'Union européenne sans l'autorisation préalable du Parlement et des députés", indique le journal.
Sur ce point, la Haute Cour de justice de Londres a été très claire : "La Cour n'accepte pas l'argument avancé par le gouvernement" qui ne jugeait pas utile ce vote. "La Cour accepte l'argument principal des requérants", ont ajouté les juges. Cette décision pourrait être lourde de conséquences sur la poursuite du processus de sortie des Britanniques de l'UE, même si le gouvernement a fait appel car le Parlement était en majorité pour le "Remain" avant le vote de la population.
Au pied des marches de la Haute Cour, et avant que le gouvernement n'ait annoncé qu'il allait faire appel de la décision, Gina Miller, 51 ans, s'est réjouie devant un parterre de photographes et cameramen de cette décision. Celle qui affirme avoir reçu des menaces de mort pour son engagement, a déclaré : "le résultat d'aujourd'hui nous concerne tous, il ne s'agit pas de moi ou de mon équipe. Cela concerne notre Royaume-Uni et toutes ses perspectives. Ce n'est pas comment chacun de nous a voté. Chacun d'entre nous a voté pour un pays meilleur et pour un meilleur avenir. Dans cette affaire, il s'agit de processus pas de politique", explique-t-elle, appelant le gouvernement a prendre une "sage décision". Reste que pour beaucoup de sociétés de gestion, l'implication d'une gérante dans un processus qui ne fait que poser plus d'incertitude sur le déroulé du Brexit et donc sur le secteur de la gestion, doit être des plus surprenantes.
La Cour suprême, la plus haute juridiction de Grande-Bretagne, pourrait examiner le recours du gouvernement entre le 5 et le 8 décembre.