
Panama Papers: de nouveaux établissements français dans la tourmente
Invité à s'exprimer lors d'une audition au Sénat sur le rôle de sa banque dans le cadre du scandale des Panama papers, Frédéric Oudéa, le patron de la Société générale a réfuté mercredi 11 mai les accusations portées contre l'établissement en matière de fraude fiscale. Mais le même jour, selon les informations du journal Le Monde, la SocGen a été rejointe par deux autres établissements bancaires français, le Crédit Agricole et BNP Paribas. En cause, la mise en oeuvre dans le passé de montages financiers avec des sociétés offshore pour leurs clients. Le quotidien rapporte dans son édition datée de jeudi que le Crédit agricole a utilisé, depuis les années 1990, 1.129 sociétés offshore enregistrées auprès du cabinet Mossack Fonseca tandis que BNP Paribas a de son côté eu recours à 468 sociétés écrans domiciliées dans des paradis fiscaux.
Dans un communiqué diffusé hier, le Crédit Agricole a précisé que sa Banque privée n'est présente dans aucun paradis fiscal ayant engagé son retrait des territoires non-coopératifs à partir de 2010. L'établissement a évoqué "des éléments constatés correspondant au solde d'un passé en extinction et a regretté que la présentation soit manifestement trompeuse. "La Banque privée du Crédit Agricole ne crée ni n'administre de structures dites off-shore pour ses clients. Cette activité a été progressivement arrêtée et a cessé de manière définitive en 2015", indique-t-elle, en précisant que sa banque privée a engagé une démarche volontaire visant à s'assurer que chacun de ses clients est bien en conformité avec les services fiscaux de son pays de résidence. Dans le détail, le Crédit Agricole rappelle que pour la clientèle européenne, "ce programme s'est terminé fin 2014 pour la clientèle française, et a été intégralement achevé fin 2015 pour la clientèle européenne", tandis que pour la clientèle non-résidente de l'Union européenne, le programme sera achevé mi 2017.
Bercy de son côté a réagi aux nouvelles révélations concernant des établissements bancaires français en indiquant que le Ministre des Finances a demandé des explications aux présidents des deux établissements bancaires cités. "Ceux-ci lui ont fourni de premiers éléments" est-il noté, le ministre ayant prévu de les rencontrer dans les tous prochains jours. « Il ne serait pas tolérable que des banques puissent permettre des opérations de fraude, d'évasion fiscale ou de blanchiment », conclut le communiqué.