
Une activité immobilière en fort ralentissement malgré une baisse possible des taux de crédit
La baisse de l’OAT 10 ans amorcée en avril dernier pourrait enfin être répercutée sur les taux de crédit. Eu égard à la chute du taux d’emprunt d’Etat français sur un mois, de 3,41 % à 2,79 % entre le 22 juillet et le 22 août, soit 62 points de base (pb), le geste paraîtrait cohérent. D’autant que les banques ont suivi, depuis avril, une ligne de conduite en maintenant au même niveau, toutes maturités confondues, les taux de crédit immobilier alors que, dans le même temps, l’OAT 10 ans commençait à fléchir (voir le graphique). Mais rien n’est encore sûr et si certains établissements ont annoncé qu’ils diminueraient les taux de crédit en septembre, bien d’autres n’ont encore manifesté aucun signe dans ce sens. Il y a six mois à peine, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, fustigeait d’ailleurs la faiblesse des marges pratiquées par les banques sur le crédit immobilier, jugeant leur comportement déraisonnable.
Interrogées à mi-année par les courtiers en crédit sur le raisons de leur statu quo dans un contexte de baisse des taux longs, ces dernières ont invoqué la réglementation Bâle III sans davantage de précisions, laissant les intermédiaires dans le flou quant à leur stratégie à venir.
De son côté, l’activité de crédit immobilier n’est pas au beau fixe. Après un premier trimestre actif, un fort ralentissement de l’ordre de 20 à 25 % a été observé depuis quelques mois. Plus qu’aux mouvements des taux de crédit fixes - qui, pour mémoire, ont augmenté de 70 pb en moyenne entre novembre 2010 et mai 2011 -, cette réduction est due, pour Joël Boumendil, président d’ACE, « à des prix immobiliers trop élevés face à un pouvoir d’achat affaibli, pourtant épaulé par la possibilité d’allonger les durées d’emprunt ».