Marché des forêts

Un nouvel indice marque une hausse sensible des prix

Ainsi redéfini, l’indicateur, qui permet d’homogénéiser l’échantillon analysé d’une année sur l’autre, montre une progression du prix moyen des forêts non bâties de 10,8 % sur un an.

La société forestière, filiale de la Caisse des Dépôts, publie, en partenariat avec le bureau d’études de la Fédération nationale des Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural), une nouvelle mesure de l’évolution des prix des forêts non bâties. Cet indice, hédonique, permet de raisonner à structure de marché constante (1) et remplace désormais l’indice moyen biannuel glissant qui résultait d’une moyenne arithmétique sur deux années.

Aussi, le nouvel indicateur, recalculé depuis 1997, fait état d’un prix moyen à l’hectare (ha) en hausse de 10,8 % en 2011 par rapport à 2010, passant de 3.570 euros/ha à 3.960 euros/ha.

Retour remarqué de l’activité.

Le marché des forêts (2), en fort repli en 2009, commençait à montrer des signes de rétablissement en 2010 (L’Agefi Actifs n°494, p. 24). Cette reprise vient d’être confirmée en 2011. Avec 14.120 transactions enregistrées, contre 13.600 en 2010 et 13.060 en 2009, l’année 2011 retrouve, en nombre, les niveaux de 2008. En surface, ce sont quelque 112.700 hectares comprenant biens forestiers et biens mixtes pour leur surface forestière uniquement (3), qui ont été échangés sur un an, soit une progression 10,9 %. En valeur, les biens vendus ont représenté plus de 1,2 milliard d’euros, soit une croissance de 28,3 % sur un an.

Un dynamisme dû en grande partie, d’après Robert Levesque, directeur des études de Terre d’Europe-Scafr, à la modification de la fiscalité sur les plus-values immobilières qui a précipité la cession de certaines forêts, en particulier les grands massifs. Aussi, les biens de plus de 50 ha ont connu en 2011 une augmentation de 20,4 % en volume, soit 336 transactions (2,4 % du marché), de 19,8 % en surface, soit 47.200 hectares (41,8 % du marché), et de 38,5 % en valeur, soit 349 millions d’euros (28,4 % du marché).

Survaleur des biens bâtis.

Comme en 2010, les biens bâtis (biens composés d’un bâtiment et d’une forêt) couvrent 27,6 % des surfaces forestières françaises négociées en 2011, mais 60 % du marché en valeur. En nombre, avec 3.250 transactions (contre 10.870 pour les biens non bâtis), ils représentent 23 % des échanges et ont augmenté de 16,5 % sur un an. De son côté, le volume de biens non bâtis est resté stable mais la valeur de ceux-ci a progressé de 32 %. Cette croissance « s’explique par la hausse significative de la valeur moyenne des forêts non bâties en 2011 », indique Terres d’Europe-Scafr.

Si le montant total des biens vendus sur le marché (1,23 milliard d’euros) inclut la valeur des éventuels bâtiments associés à la forêt, l’indice des prix, en revanche, est calculé uniquement sur les biens forestiers et non bâtis. Il exclut par ailleurs les transactions réalisées dans les régions Alpes-Méditerranée-Pyrénées et en Corse, jugées non représentatives.

Hausse des prix.

En 2011, le prix moyen de l’hectare de forêt a augmenté de 10,8 % par rapport à 2010, soutenu à la fois par une hausse des prix des terres et par la remontée du prix du bois. Cependant, les prix varient différemment d’une région à l’autre. Ils ont augmenté de 14 % dans le Nord-Bassin parisien, et de 12 % dans l’Est entre 2010 et 2011, pendant que ceux des forêts de l’Ouest sont stables sur la période.

Depuis 1997, les écarts entre régions s’accentuent. En 15 ans, le prix minimum (410 euros/ha) a été multiplié par 1,6 (640 euros/ha), alors que le prix maximum a plus que doublé (12.180 euros/ha en 2011, contre 5.900 euros/ha en 1997). A noter que le prix d’une forêt ne s’établit pas en multipliant un prix moyen par la surface du massif mais en fonction de la qualité du peuplement, du volume moyen de bois à l’hectare, de la localisation du bien et de son accessibilité.

(1) L’indice prend en compte les caractéristiques telles que la surface, le type d’acquéreur, l’appartenance à une zone rurale, périurbaine ou à une écorégion, mais ne considère pas la nature du peuplement (feuillu ou résineux), donnée qui n’est pas transmise par les notaires aux Safer.

(2) A noter que les forêts françaises, publiques et privées, couvrent 15 millions d’hectares. Les forêts privées représentent 74 % de la surface totale, soit 10,9 millions d’hectares.

(3) Les biens mixtes à prépondérance forestière comprennent des surfaces forestières (inférieures à 80 % de la surface du bien) et des surfaces agricoles.