Immobilier

Un marché hésitant face au contexte économique

Après une année 2009 en chute libre mais contrastée selon les régions et les types de biens, une légère remontée des prix pointe dans l’Hexagone.

Le bilan du marché immobilier rendu mi-avril par les notaires de France est sans surprise : en Ile-de-France comme en province, le nombre de transactions et les prix des appartements et des maisons ont baissé en 2009. Ils ont fléchi, certes, mais de manière hétérogène selon les secteurs géographiques et surtout au premier semestre. Cette sévère correction des six premiers mois de 2009 semble déjà s’éloigner, les chiffres fournis depuis trois trimestres consécutifs laissant entrevoir une légère progression.

Le signe d’une reprise en 2010 ?

Thierry Delesalle, président de la Commission de conjoncture immobilière des notaires de Paris-Ile-de-France et Pierre Bazaille, président de l’institut notarial de l’immobilier, restent précautionneux sur la tendance de cette année et n’excluent pas d’ailleurs un scénario en « W » (reprise suivie d’une nouvelle baisse). « Nous sommes incontestablement rentrés dans une période de stabilité », avance Pierre Bazaille, promettant une attitude plus prospective à partir de l’automne 2010, lorsque l’association Dinamic (Développement de l’information notariale et de l’analyse du marché immobilier et de la conjoncture), en cours de construction, produira des données basées également sur les avant-contrats. Créée en partenariat avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et réunissant les résultats du Conseil supérieur du notariat (CSN) et de la Chambre des notaires de Paris afin de répondre aux sollicitations gouvernementales, Dinamic a vocation à réduire le délai d’obtention des statistiques.

Une baisse des prix hétérogène en 2009 en Ile-de-France…

Sur le marché de l’ancien, la valeur des appartements s’est dépréciée dans toute la capitale, à l’exception du premier arrondissement qui marque une hausse de 1,7 % à 8.210 euros/m_. Au total, les notaires observent une baisse de 3,9 % à Paris. Mais le fléchissement des prix est loin d’être homogène. Ainsi, c’est dans le plus cher des arrondissements de la capitale, le 6e, que la chute se révèle la plus sévère, 10,3 %, alors qu’elle n’est que de 0,7 % et 0,9 % respectivement dans le 4e et le 3e. En repli de 4.7 % sur un an, la petite couronne fait également ressortir des dispersions géographiques : les Hauts-de-Seine signent la baisse la plus sévère, à -5,5 %, tandis que la Seine-Saint-Denis faiblit de 2,4 %. Enfin, les prix des maisons anciennes en grande couronne affichent un déclin de 6,8 %, les Yvelines et l’Essonne étant plus touchés que le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne.

Cependant, en Ile-de-France, le quatrième trimestre 2009 présente une croissance des prix de 1,1 % par rapport au troisième trimestre pour les appartements anciens. De même, pour les maisons anciennes, la baisse ne ressort plus qu’à 1 % en rythme annualisé, alors que sur un an, elle était de 7,5 %. En 2010, les notaires prévoient une évolution globale positive entre 0 et 5 %, un mouvement qui pourraient s’étendre peu à peu au reste de l’Hexagone, mais de manière hétérogène.

… et en province.

« Un certain nombre de villes ou régions devront attendre 2011 pour voir leur marché se stabiliser », prévoient les notaires. Dans l’ancien pour les appartements, Nice reste en tête avec un prix au mètre carré de 3.249 euros, loin devant Lyon à 2.648 euros, suivi de Lille, à 2.562 euros. Toulon et Angers ont pour leur part chuté au-delà des 10 %, respectivement à 2.195 euros et 1.805 euros du mètre carré. A noter que c’est la ville de Rennes qui accuse la baisse la plus importante en première partie d’année, suivie de près par Marseille et Montpellier.

De leur côté, les maisons anciennes ont abandonné plus de 10 % de leur prix de vente médian dans 50 % des communes de province de plus de 150.000 habitants. Nice, Toulon et Grenoble forment le tiercé gagnant des villes les plus chères, Lille étant la métropole la moins onéreuse.

De la même manière que pour les appartements, les évolutions des prix entre les deux semestres se révèlent très différentes.

Dans le neuf, Nice et Lyon sont également les plus prisées. Rennes et Le Havre chutent de plus de 12 %.