
Un comportement des ménages en ligne avec la théorie
Dans un article publié en 2010 dans la revue Réflexions Immobilières, Pierre Schoeffler, senior avisor à l’IEIF, a comparé l'allocation optimale théorique des ménages à celle effectivement constatée chez les Français sur une période de 18 ans. La démonstration conclut qu'avec un patrimoine moyen sur la période 1991 à 2008 constitué à hauteur de 55 % d’immobilier, de 21 % d’instruments monétaires, de 18 % d’obligations et de titres de créances et de 6 % d’actions, soit un portefeuille d’actifs risqués, hors instruments monétaires, réparti à 70 % en immobilier, à 22 % en obligations et à 8 % d’actions, les ménages se sont comportés, en moyenne, de manière optimale.
L'allocation théorique des actifs risqués, calculée en fonction de la rentabilité ajustée du risque pour chaque classe d’actifs sur la période considérée et de la manière dont les actifs varient les uns par rapport aux autres, affichait des proportions, dans l'ordre, de 71 %, 23 % et 6 %. Evidemment, en plus d'être théoriques et de supposer que les ménages investissent en vue de la retraite, donc à très long terme, les résultats ne sont valables qu'avec les données de la période considérée. Une comparaison avec la façon dont est composé le patrimoine des Français aujourd’hui sous-tendrait que tous les paramètres entrant en ligne de compte dans les calculs ont été figés et que l'aversion au risque est stable dans le temps.
Cependant, même avec les biais attribués à la théorie, notamment celui d'être basée sur des données passées et non sur des anticipations, il est intéressant de remarquer que l'allocation des ménages n'est pas forcément déconnectée de ce que constatent les modèles mathématiques ex-post et que le pourcentage important d'immobilier détenu dans leur patrimoine, et surtout vis-à-vis des autres actifs risqués sur un horizon de placement long, n'est pas totalement dénué de sens.