L'UIC poursuit sa politique du "name and shame"

Après avoir ferraillé avec le Crédit Agricole du Languedoc, elle vient d'interpeller La Banque Postale via les réseaux sociaux sur le respect du mandat.

Depuis la réponse ministérielle de Bruno Le Maire prenant position en faveur des IOBSP face aux banques, l'Union des intermédiaires de crédit (UIC) mène le combat au front avec les organismes prêteurs. Le ministère de l'Economie, après avoir un temps tergiversé, a rappelé que la liberté contractuelle des banques ne dispensait pas de respecter le mandat du courtier et que la DGCCRF serait vigilante face aux abus potentiels. Depuis, l'UIC mène la chasse aux resquilleurs, dans une logique de "name and shame". Après avoir dénoncé l'attitude du Crédit Agricole du Languedoc - qui a par la suite instauré un dialogue avec le syndicat -, l'UIC a invectivé le 8 février La Banque Postale. Les courtiers ont placardé une lettre de la banque, mentionnant expressément qu'elle «ne travaille qu'avec des partenaires sous convention avec elle» en matière de courtage de en prêts immobiliers. 

L'UIC a exhorté l'Autorité de la concurrence et l'ACPR à appliquer des sanctions, se référant au coup de semonce de Bruno Le Maire. Elle a ensuite interpellé nommément plusieurs dirigeants du groupe dont Thomas Guittet, directeur des risques ou Pascal Moreau, directrice des marchés et des financements. «Après 3 années de dialogue à sens unique, l'UIC dit stop et met La Banque Postale en demeure de respecter la loi», écrit le syndicat dans son post.

Pratiques isolées ou consignes généralisées ? Selon l'UIC, une conseillère de La Banque Postale a été licenciée alors qu'elle ne faisait qu'appliquer les instructions du groupe. «Elle refusait de recevoir un courtier, s'est mise directement en contact avec son client et a été licenciée pour cette raison, souligne un cadre de l'UIC. Or, nous avons des preuves que cette pratique est systémique au sein de La Banque Postale.» Une assertion pour le moment soutenue par le courrier qu'a publié le syndicat en parallèle de son interpellation.