
Les zones d'ombre des placements atypiques
Selon les professionnels, ils ne doivent pas représenter plus de 10 % du patrimoine des investisseurs. Reste que les placements dans l’art, les vins ou les pierres précieuses retrouvent leur attrait auprès d’épargnants échaudés par les valeurs mobilières et des produits financiers devenus trop complexes. Conjuguant passion et potentiel de rentabilité affiché non négligeable, supérieur à 8 % avec ou sans avantage fiscal, ces investissements dans des actifs réels intriguent plus d’un conseiller en gestion de patrimoine. Certains d'entre eux sont conquis, tandis que d’autres ont la conviction qu'une partie de ces placements pourra se révéler être la prochaine escroquerie à travers un nouveau montage frauduleux de type Ponzi. La question de leur valorisation est le dénominateur commun des interrogations, le manque de transparence pouvant semer le doute.
En première ligne en cas de mécontentement des investisseurs, les intermédiaires ne doivent pas sous-estimer leur responsabilité et ce, quel que soit le modèle de distribution choisi et la nature financière ou non du produit. Ils peuvent a minima s’appuyer sur les alertes de l’Autorité des marchés financiers, elles-mêmes relayées par leurs associations professionnelles. Jean-Pierre Rondeau, président de La Compagnie des CGPI, déconseille ainsi certains actifs comme les conteneurs : « Dans les années 70, ce type d’investissement n’a pas donné lieu à un scandale dans la mesure où les investisseurs ont bénéficié de la défiscalisation, mais ils n’en ont pas moins été perdus sur les rails de l’Europe de l’Est. » Il souligne également que « pour l'investissement dans le diamant, même si le fonds est agréé et même si les CGPI ont le statut de CIF pour le conseiller, je les invite à se tenir à l'écart, qu'il y ait avantage fiscal ou non », concluant que « notre association ne couvrira pas ses membres s’ils ont conseillé des clients malgré nos alertes consécutives à celles de l’AMF ».
L'Agefi Actifs a porté son attention sur trois produits sujets à controverse : les conventions Aristophil investies sur les lettres et manuscrits, les fonds fermés immobiliers allemands de Fairvesta et un fonds de droit luxembourgeois Nobles Crus d'Elite Advisers, spécialisé dans le vin.