Le compte courant reste le véhicule d’épargne privilégié des Français

Les montants déposés pendant les deux premiers trimestres de 2021 ont dépassé ceux des livrets d’épargne réglementés.

L'année 2021 est dans la droite lignée de 2020 en ce qui concerne les décisions d’épargne des Français. Au premier trimestre, les ménages, partiellement confinés, ont mis de côté 5,1 milliards d’euros de plus qu’au trimestre précédent, selon les derniers chiffres de la Banque de France. «Les flux de placements des ménages restent aux niveaux exceptionnels observés depuis un an et s'établissent à 202,9 milliards d'euros au premier trimestre 2021», écrit-elle.

Les dépôts à vue, placements en numéraire et les livrets bancaires sont toujours privilégiés. Si les encours des dépôts rémunérés atteignent 1.125 milliards d’euros contre 724.4 milliards d’euros pour les comptes courants et les placements en numéraire, ces derniers n’ont pas à rougir puisque leurs flux nets ont dépassé ceux des livrets bancaires au premier trimestre 2021 (17,5 milliards d’euros contre 15,4 milliards d’euros). Les chiffres provisoires pour le deuxième trimestre confirment d’ailleurs cette tendance avec des flux de 19,8 milliards d’euros contre 12,6 milliards d’euros au cours des trois premiers mois de 2021.

Regain d'intérêt pour les UC

Les flux d’actifs sous forme de produits de fonds propres reculent par rapport au trimestre précédent (42,4 milliards d’euros sur un an contre 46,6 milliards d’euros), en raison notamment de cessions nettes d’actions détenues via des organismes de placement collectif (OPC). La demande en actions non cotées et autres participations ainsi qu’en assurance-vie en unités de compte (UC) progresse cependant.

Les chiffres de la Banque de France pour le second trimestre confirment le regain d’intérêt en faveur des UC : 10,1 milliards d’euros après 7,6 milliards d’euros au premier trimestre soit, en six mois, plus que les souscriptions nettes pour l’année 2020. Fait nouveau, le flux des UC dépasse, au second trimestre, celui de l’épargne réglementée (6,5 milliards d’euros). Signe d’espoir pour les gestionnaires…

L’épargne financière (différence entre les flux nets de placements financiers et de dette) a atteint 45 milliards d’euros au premier semestre, contre 18 milliards un an auparavant. Le patrimoine financier des ménages gonfle de 90,3 milliards d’euros à 5.755,8 milliards d’euros. De quoi alimenter le débat sur l’usage des sommes accumulées pendant le Covid pour favoriser la reprise économique