Crédit

La tendance d’une remontée durable des taux se confirme

La hausse récente des taux de crédit pourrait se poursuivre le mois prochain, après la baisse constatée en 2010.

L’Agefi Actifs.- Les taux de crédit immobilier semblent avoir entamé un cycle haussier depuis décembre 2010, qu’en est-il ?

Sandrine Allonier. -Le mouvement enclenché en fin d’année par 90 % de nos banques partenaires, à savoir une hausse des taux de l’ordre de 12 points de base (pb), s’est confirmé en janvier dans de plus grandes proportions puisque, cette fois, 85 % d’entre elles ont relevé leurs barèmes entre 10 et 30 pb, conduisant le taux moyen hors assurance sur 20 ans à 3,85 %, contre 3,60 % en août et 4,08 % en janvier derniers.

Les autres ont maintenu le statu quo mais risquent de suivre le mois prochain. C’est la première fois depuis deux ans qu’aucune banque ne baisse ses taux.

Cette tendance est-elle durable ?

- La hausse nous a un peu surpris dans la mesure où janvier est traditionnellement un mois de statu quo où les banques mettent encore en place à la stratégie à adopter. Nous attendons les grilles de février qui confirmeront sans doute la tendance.

Il est clair qu’il n’y aura pas de marche arrière, la baisse des taux est maintenant derrière nous. L’année 2010 restera une année record qu’on ne revivra pas en 2011 avec, pour rappel, des seuils historiques à 3,10 % sur 15 ans et 3,30 % sur 20 ans. Il reste à savoir dans quelles proportions la remontée des taux va s’effectuer. Il n’est pas exclu qu’à la fin du premier trimestre 2011, les taux renouent avec les 4 % sur 20 ans, annihilant ainsi la baisse continue enregistrée l’année dernière.

Les marchés immobiliers gardent à l’œil les taux de crédit. Eux qui, l’année dernière, ont donné de l’air aux emprunteurs dans un contexte de hausse des prix, pourraient renverser la tendance. Quelles conséquences anticipez-vous sur l’activité ?

- Les banques ont encore une marge de manœuvre sans que cela soit trop préjudiciable à la solvabilité des emprunteurs. Pour l’heure, une hausse moyenne de 20 pb n’est pas de nature à décourager l’achat immobilier, d’autant que le nouveau prêt à taux zéro (PTZ+) qui entre en vigueur devrait, au moins ponctuellement, contrebalancer la hausse. Pour 150.000 euros de crédit, une hausse de 3,40 % à 3,70 % sur 20 ansaugmente les mensualités de remboursement de 23 euros et renchérit le coût du crédit de 10.000 euros environ.

En contrepartie, la possibilité de bénéficier du PTZ+ en 2011 diminue le coût du crédit, annulant plus que largement l’effet de la hausse des taux et compensant également la perte du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt (environ 4 % du montant du crédit).