Il faut repenser le concept maison sous un nouvel angle

Michèle Barbé, conseillère chargé de la communication, Conseil national de l’Ordre des architectes.

Le label BBC pourrait-il donner un nouvel élan aux architectes pour prendre place plus fermement sur ce marché ?

- Oui. Notre profession est la seule capable d’établir la synthèse de tous les éléments qui rentrent en compte dans l’acte de bâtir : la performance énergétique, bien sûr, mais aussi tout ce qui concerne le développement durable. Christine Albanel, l’ancienne ministre de la Culture et de la Communication, avait d’ailleurs relancé le débat en 2008, eu égard aux exigences de performances énergétiques et des nouvelles réglementations imposées par le Grenelle, sur la possibilité d’abaisser le seuil à partir duquel l’intervention d’un architecte est obligatoire (*).

Développement durable oblige, l’existence même de la maison individuelle n’est-elle pas remise en cause ?

- Il ne faut pas en effet que le transport généré par l’éloignement des villes annihile les efforts alloués à la performance énergétique. Sans le supprimer du marché, il faut réfléchir à ce que les gens recherchent dans l’habitat individuel : l’isolement ? L’espace extérieur ? Et repenser le concept maison sous un nouvel angle : des jardins plus petits ou collectifs, des lotissements plus denses par exemple. Le cadre de vie de demain en France qui doit répondre à la fois aux réglementations thermiques et aux nouveaux enjeux du développement durable, passe par l’architecte.

Aujourd’hui, on ne retient de lui que son coût. Mais qu’en est-il du constructeur qui consacre à la publicité et à la commercialisation un énorme budget ?

(*) D’après la loi sur l'architecture de 1977, les constructions dont la superficie est inférieure à 170 m_ ne nécessitent pas le recours à un architecte.