
Délinquance financière : une arnaque sur deux passent par Internet

Les députés Ugo Bernalicis (Nord ; France Insoumise) et Jacques Maire (Hauts-de-Seine ; La République en marche) ont présenté mardi 6 juillet le suivi de leur rapport sur la délinquance financière datant de mars 2019.
Leur enquête relève l’augmentation de la délinquance financière via Internet. Une arnaque sur deux se feraient désormais en ligne. En plus de la fraude sur les achats, s’ajoutent celles sur les ordres de virement, l’hameçonnage de données personnelles et les rançongiciels. « Sur le haut du spectre de la délinquance financière, comme les grandes affaires de fraude fiscale, il y a eu de vrais progrès depuis plusieurs années, a expliqué Jacques Maire lors de la présentation du rapport. En revanche, sur le bas du spectre, on n'a pas encore trouvé la solution... ».
En 2020, les rapporteurs ont comptabilisé 360.000 victimes d’escroqueries et abus de confiance. Un chiffre en augmentation continue depuis 2012, mais dont la progression semble marquer le pas (voir ci-dessous). Les escroqueries hors moyens de paiement sont, elles, en forte augmentation. La dynamique est particulièrement visible à l’échelle trimestrielle. Après un seuil de 80.000 victimes, l’indicateur enregistre une pointe à presque 110.000 avant de baisser de nouveau au quatrième trimestre 2020 (deuxième confinement). « En définitive, le nombre d’escroqueries enregistrées à la fin de l’année 2020 se situe au-dessus du niveau relevé avant le premier confinement », concluent-ils.
Source : rapport "Suivi de l'évaluation de la lutte contre la délinquance financière", juillet 2021
Le service national des enquêtes fortement mobilisé en 2020
Les deux co-rapporteurs saluent la mobilisation du service national des enquêtes (SNE) l’année dernière. Il a notamment analysé 2.966 sites Internet et adressé 453 réquisitions aux opérateurs de téléphonie, hébergeurs, banques et prestataires de services de paiement. Toutefois, le rapport ne relève que 70 demandes de blocage de site Internet, de suppression d’URL ou de contenu auprès d’intermédiaires. De même, seulement « plusieurs centaines » de cagnottes en ligne ont été contrôlées.
« Faute de pouvoir mettre rapidement hors d’état de nuire les auteurs de ces arnaques, le Gouvernement a publié dès la fin mars un guide de prévention contenant neuf fiches thématiques très claires sur les escroqueries les plus courantes », rappellent les auteurs. « Un tel outil répond à un réel besoin mais il conviendrait de réfléchir davantage à la façon de lui faire atteindre sa cible, un public vulnérable et peu familier des sites officiels », taclent-ils.