Comment gérer la génération Y ?

Prêts à claquer la porte sans crier gare, la génération des 19-30 ans - appelée génération Y - donne du fil à retordre aux entreprises. Des groupes de travail planchent même sur le sujet car la rotation des employés de cette tranche d’âge est importante, bien qu’elle soit considérablement inférieure à celle constaté au Royaume-Uni ou en Irlande par exemple.

En tant que chef d’entreprise cette fois, Fabrice Robert, cofondateur de « jobintree », témoigne : « Les jeunes sont pressés, il leur faut beaucoup et rapidement, ce n’est pas facile à gérer. Leur discours est assez exigeant. » A qui la faute ? A l’enseignement supérieur en partie, qui ne cesse de marteler aux étudiants qu’avec leur diplôme, ils ont leur sésame pour toutes les années restantes. Le monde du travail se révèle plus sévère.

Changements d’aspirations.

Mais ce n’est pas tout. Le phénomène est sociétal. L’entreprise n’est plus un lieu d’épanouissement et d’aboutissement de soi. « Les jeunes la consomment dans le but d’avoir une rémunération qui leur permette de s’accomplir dans leur vie personnelle tandis que leurs aînés avaient tendance à s’investir pour son développement et s’épanouissaient de cette manière », explique Mathieu Motillon, manager de la division assurance de Robert Half International France. Il est vrai que pour progresser en termes de carrière, les salariés sont obligés désormais de changer de société pour gagner en responsabilités et en rémunération.

C’est typiquement le cas en gestion de patrimoine où il faut faire ses armes dans le réseau avant d’intégrer la banque privée. Mais les places sont chères et il est souvent plus simple de se vendre au concurrent qu’en interne. Et le bond salarial n’en est que plus grand. Mais, pour l’heure, les possibilités sur le marché se font nettement plus rares.