
Les fonds euros au point mort chez CNP Assurances

CNP Assurances, le premier assureur vie français, a quasiment stoppé les souscriptions d’assurance vie en euros, investies très majoritairement en obligations donc pénalisées par les taux bas, voire négatifs. « Notre collecte nette a été négative de 3 milliards d’euros sur les produits traditionnels et positive de 3,3 milliards d’euros en unités de compte (UC) », précise Antoine Lissowski, le patron de CNP. Selon lui, « la transformation [des flux] est déjà intervenue » au profit des UC, ces produits diversifiés dont le capital n’est pas garanti par l’assureur. Pour autant, l’environnement de taux a pesé sur la marge sur affaires nouvelles en France, qui a chuté à 12,3%, contre 19,7% en 2018.
L'an dernier, CNP Assurances a pu renforcer sa solidité prudentielle, avec un taux de couverture de la marge de solvabilité (SCR) de 227% à fin décembre 2019, contre 187% à fin décembre 2018. Il a bénéficié d’un gain de 60 points de base (pb) grâce à l'intégration de 70% de sa provision pour participation aux bénéfices. La prise en compte des réserves des contrats d’assurance vie dans le calcul des capitaux propres des assureurs vie français est autorisée par un arrêté publié fin décembre. Chez CNP, cette nouveauté permet de compenser l’impact négatif de 34 pb lié à la variation des marchés, et principalement aux taux bas.
Sur le plan industriel, l'adossement du groupe à La Banque Postale devrait être finalisé « d'ici à une quinzaine de jours », indique le directeur financier de CNP, Thomas Béhar, qui attend encore des autorisations réglementaires à l'international. Ce rapprochement intervient dans le cadre de la constitution du grand pôle financier public annoncé en 2018 et placé sous l’égide de la Caisse des Dépôts, actionnaire de CNP et La Poste.
CNP propose de verser à ses actionnaires un dividende de 0,94 euro par action au titre de son exercice 2019, contre 0,89 euro en 2018.