
Le tandem Athora Allianz a peaufiné son offre sur Aviva France

Le consortium Athora Allianz ne s’est jamais effacé. Le duo, premier à avancer son intérêt pour Aviva France à l’été 2020 avec une offre « non contraignante » pour mettre la main sur les 80 milliards d’euros d’actifs d’Aviva France (dont 60 milliards en assurance vie), poursuit son but et travaille à lever des barrières. Il a notamment créé une structure juridique française, détenue par une autre entité européenne afin de gommer son identité bermudienne, liée au siège de son activité de réassurance mais perçue comme une appartenance à un paradis fiscal.
Le 12 août, l’Afer avait réagi vivement à la décision du groupe britannique de céder Aviva France auquel elle a confié les intérêts de ses 760.000 adhérents, avec des mandats délégués à Aviva Investors et d’autres gérants d’actifs. Selon nos sources, son président, Gérard Bekerman, aurait prévenu Allianz de ses exigences. Ensuite, Athora a rencontré l’Afer, dont la position d'arbitre se fonde sur le contrat signé avec Aviva France en 1998. Après plusieurs séances de travail avec l’association, des sources proches du dossier estiment que toutes les réticences initiales ont été levées, notamment sur la capacité de concevoir des produits assez rentables pour répondre aux attentes des adhérents de l’Afer. La création d’unités de compte sur mesure est évoquée, comprenant des sous-jacents à même de maintenir le niveau de rémunération souhaité, à savoir de la dette privée et du private equity.
Les deux potentiels acquéreurs calibrent donc une offre prenant en compte les derniers résultats connus d’Aviva au troisième trimestre 2020. Le communiqué d’Aviva Groupe pour cette période fait en effet état d’une baisse de la valeur actuelle des primes reliées aux affaires nouvelles de 21% en zone Europe et Asie, reflétant « un moindre volume profitable en France et en Italie ». La cible reste toutefois attractive pour Athora qui doublerait ses actifs sous gestion si l’opération réussissait, et elle présente le potentiel d’optimisation dans la gestion que le groupe affectionne.
Le duo Athora Allianz n'est pas le seul à s'intéresser au dossier. La Macif a récemment confirmé son intérêt. D’autres candidats se seraient présentés : l’Afer les aurait rencontrés et aurait aussi noué un dialogue étroit avec la directrice générale du groupe Aviva, Amanda Blanc. Si cette dernière n’en divulgue pas la liste auparavant, il faudra attendre l’annonce d’entrée en négociations exclusives, dans 2 ou 3 mois, pour savoir si Athora a consenti suffisamment d’efforts pour satisfaire l’association d’épargnants français.