Assurance

Le nouveau CNP Patrimoine passe à l’offensive

CNP Assurances affiche de fortes ambitions sur le développement de la clientèle privée
La structure, qui a été totalement reconfigurée, vient de lancer une offre haut de gamme
DR, Laurent Jumelle, directeur épargne patrimoniale, CNP Assurances, directeur, CNP Patrimoine

En avant toute sur l’épargne patrimoniale, un levier sur lequel CNP Assurances compte en partie s’appuyer pour combler le vide laissé par la perte programmée du réseau des Caisses d’Epargne en 2016 (lire l’encadré p. 17).

Un bond spectaculaire de l’activité en 2014.

C’est dans cette optique que l’assureur a décidé de reconfigurer au printemps dernier son département CNP Patrimoine, créé en 1997 et dédié à cette époque aux relations avec les conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI).  « Au mois d’avril 2014, nous avons fait évoluer notre modèle organisationnel pour l’orienter vers nos partenaires, permettant ainsi de doter la structure CNP Patrimoine d’une réactivité importante », met en avant Laurent Jumelle, directeur épargne patrimoniale de CNP Assurances, directeur de CNP Patrimoine.

Et les résultats ont été au rendez-vous. « La collecte annuelle de CNP Patrimoine s’élevait ces dernières années à moins de 30 millions d’euros. En 2014, neuf mois après le lancement de la structure, elle dépasse largement le milliard d’euros, d’une part grâce au succès du lancement du produit Cachemire Patrimoine distribué par La Banque Postale [NDLR : à fin septembre 2014, le chiffre d’affaires en provenance de La Banque Postale s’élevait à 7.065,5 milliards d’euros, en hausse de 12,4 % par rapport à fin septembre 2013], mais aussi grâce à la signature de plusieurs partenariats avec des banques privées et des family offices », illustre Laurent Jumelle.

Une équipe pluridisciplinaire pour une autonomie de fonctionnement.

Le nouveau CNP Patrimoine, structure entièrement dédiée à l’épargne patrimoniale, concentre quasiment toutes les technicités sur ce métier, à l’exception de l’outil informatique qui est, pour partie, externalisé. La structure est rattachée à Yves Couturier, membre du comité exécutif du groupe, en charge de l’entité clientèles modèle ouvert.

Adoptant le mode de fonctionnement d’une PME, CNP Patrimoine regroupe plus précisément une cinquantaine de personnes qui se répartissent schématiquement en trois équipes. La première – l’équipe produits – fédère les savoir-faire marketing, actuariat, juridique et de gestion financière et compte douze personnes. La deuxième – l’équipe de développement – rassemble dix-huit personnes dont sept commerciaux à la tête de portefeuilles et cinq  ingénieurs patrimoniaux, auxquels se rajoute un middle office propre. La troisième équipe enfin, celle du back-office, est constituée d’une vingtaine de personnes. « La seule activité qui n’est pas développée en interne est l’informatique et le back-office de nos petites séries qui exigent un système très agile, que nous avons trouvé auprès de la société QIS. Ce partenariat stratégique, dont nous sommes très satisfaits, nous permet de concevoir des produits très complets, en marque blanche, et de nous adapter aux demandes spécifiques de nos partenaires, tout en étant très réactifs », précise Laurent Jumelle.

Volonté d’accélérer le développement des partenariats commerciaux grands comptes.

CNP Patrimoine intervient pour les deux grands réseaux bancaires de La Banque Postale et des Caisses d’Epargne. La structure est aussi présente, mais plus modestement, pour les conseillers de CNP Trésor devenu tout récemment Amétis.

« Notre ambition est de poursuivre et de renforcer  l’accompagnement de nos deux grands partenaires historiques et d’accélérer sur notre modèle ouvert de distribution, avec une volonté ferme et claire de développer de façon significative l’épargne haut de gamme en nouant des partenariats avec les grands comptes qui le souhaiteront », tient à souligner Laurent Jumelle. Ainsi, CNP Patrimoine entend devenir un concurrent sérieux sur le marché en se rapprochant des banques privées et de gestion de fortune, des départements de gestion privée des banques à réseaux et de ceux des sociétés de gestion, mais aussi des family offices et multifamily offices, sans oublier les plates-formes de CGPI.

Concernant les CGPI justement, le groupe a fait le choix de se concentrer sur les formes de relation intermédiée. « Nous avons en effet la conviction que des plates-formes très efficientes et agiles, comme Nortia avec laquelle nous venons de signer un partenariat, associées à la marque et au savoir-faire d’une compagnie comme CNP Assurances, permettront de développer ce canal de distribution clé en épargne patrimoniale. Bien entendu, nous nous sommes réservés le droit de traiter en direct avec certains d’entre eux », précise Laurent Jumelle.

Lancement de solutions haut de gamme.

Le 2 février, CNP Patrimoine a mis sur le marché son premier contrat générique dénommé CNP One disposant de toutes les options de gestion et d’une très large variété de supports (lire l’encadré). Il y aura une suite très rapidement avec une version capitalisation incluant le PEA et le PEA-PME Assurances.

CNP Assurances a bien l’intention de bousculer les parts de marché avec son entité CNP Patrimoine remodelée, en sachant que d’autres approches s’organisent, notamment avec des solutions luxembourgeoises dont certains observateurs ont pu se faire l’écho dans la presse. Comment être meilleur que des sociétés bien établies sur le segment haut de gamme ? «  Il faut évidemment disposer d’une marque solide et de produits de standard élevé, mais plus que jamais, c’est la qualité de service à nos partenaires et à nos clients qui fait la différence », répond Laurent Jumelle. 

Nul doute que l’aventure de l’entité haut de gamme du premier assureur français sera suivie de près par la Place. Pour l’heure, de beaux partenariats ont été signés avec des établissements de renom sur lesquels la compagnie souhaite rester discrète. La concurrence est prévenue.