
La sortie du nouveau fonds eurocroissance se précise

Par Franck Joselin, L'Agefi
Depuis plusieurs mois déjà Bruno Le Maire affiche toute sa confiance dans les nouveaux dispositifs d’épargne mis en place par la loi Pacte. Le nouveau fonds eurocroissance en fait partie, et les décrets pour ce support ont été publiés, avec un peu de retard, au journal officiel du 26 décembre. Ils devront par ailleurs être précisés par des arrêtés qui devraient être publiés dans les prochains jours.
Ce produit vient en complément ou en remplacement des fonds eurocroissance qui avaient été lancés en 2014, mais qui n’ont pas connu le succès commercial escompté. Au total, Bercy fait état de seulement 2,3 milliards d’euros collectés sur ces produits en cinq ans, sur les 1.700 milliards d’euros d’encours que compte l’assurance vie. Cette nouvelle version de l’eurocroissance devrait pallier les difficultés rencontrées par l’ancienne version, à savoir une trop grande complexité de fonctionnement.
L’eurocroissance nouvelle version offrira aux assurés une sécurité de l’investissement à l’échéance et une espérance de rendement supérieure à un contrat en fonds euros. Cette performance sera obtenue grâce à une diversification des investissements sur des actifs plus risqués ou de plus long terme. Il devrait être aussi assorti d’une information accrue par rapport aux anciens supports eurocroissance, notamment en cours de vie du produit.
Actuellement, les fonds en euros ont procuré en moyenne, un rendement de 1,8 % en 2018, égal à celui observé en 2017. Cependant, les assureurs, encouragés par les pouvoirs publics, devraient substantiellement baisser la performance de ces produits, sous peine de devoir se livrer à des opérations de recapitalisation. Certains assureurs, comme Swiss Life ou Generali, ont d’ailleurs déjà annoncé que certains de leurs fonds en euros ne serviraient que 1 % cette année. Il est donc fort probable qu’ils conçoivent, comme ils ont fait avec le Perp, de nouvelles offres eurocroissance dans les prochains mois.
A noter cependant que le nouvel eurocroissance, même simplifié, n’est pas assuré de collecter beaucoup plus que son prédécesseur. Car l’esprit de ces produits reste le même – le nom a d’ailleurs été conservé. En 2014, certains assurés n’avaient pas vu l’avantage de ces offres, certaines unités de compte permettant déjà de limiter son exposition aux marchés risqués. Sans compter que, même s’il existe une garantie, il n’est pas certain que l’évolution des marchés d’actions ces prochaines années assure le rendement supplémentaire attendu.