
Aviva limite aussi l’accès à ses fonds en euros

Les restrictions en matière d'investissement sur les fonds en euros occupent toujours le devant de la scène. Mais alors que Generali semblait avoir tiré le premier en annonçant un minimum d’investissement de 60 % en unités de compte (UC) pour les personnes physiques et 100 % pour les personnes morales sur son contrat Euro Innovalia, c’est finalement Aviva qui aurait ouvert le bal en toute discrétion. Dans un e-mail adressé à ses partenaires de distribution, l’assureur britannique a annoncé qu’à compter du 16 septembre 2019, l’accès aux fonds en euros de la compagnie serait restreint.
Ainsi, « les affaires nouvelles d’un montant équivalent ou supérieur à 100.000 euros et comportant une part d’unité de compte inférieure à 30% ne seront plus acceptées », explique l’assureur. Concernant les affaires nouvelles de moins de 100.000 € et comportant une part d’UC inférieure à 30%, « les frais d’entrée seront de 2% minimum, sans dérogation possible ». Contacté par la rédaction, Aviva n’a pas souhaité commenter.
Cette restriction impactera notamment les détenteurs de contrat Afer assurés par Aviva. «L'Afer n'est jamais dans une approche d'obligation et de peur mais bien dans la liberté et la pédagogie», a réagi l'association.
La décision a été prise suite à l’accélération de la baisse des taux d’intérêts ces derniers mois. « Aujourd’hui, le taux de l’emprunt d’Etat français à dix ans s’établit en territoire négatif à -0,40% », insiste l’assureur rappelant que le fonds euros est largement constitué d’obligations de l’Etat français et que les taux négatifs ont donc un impact direct sur sa performance. Pour rappel, au 31 décembre 2018, la poche obligataire de l’actif général d’Aviva représentait 61 % de l’allocation globale (70 % en incluant les OPC taux). Au sein de cette poche, les obligations d’Etat et assimilés étaient les plus représentées (46 %). « Nous pensons que cet environnement de taux négatifs peut durer. Cette situation inédite nous amène à prendre des mesures afin de protéger la performance future de nos fonds euros », conclut Aviva qui appelle les épargnants à diversifier leur allocation d’actifs en investissant une partie de leur épargne vers les unités de compte. Des mesures que la plupart des assureurs ont déjà prises ou devraient prendre dans les mois qui viennent afin de protéger leurs fonds propres. D’autant que Solvabilité 2, qui oblige les assureurs à avoir un « minimum de capital requis », n’a pas été pensée pour un univers de taux négatifs.
Crédit Mutuel Arkéa, qui a recapitalisé Suravenir à hauteur de 540 millions d’euros fin septembre, pourrait n’être que le premier d’une longue liste.