Assurance emprunteur : Swiss Life France table sur une hausse de ses tarifs de 10 à 30%

Mathilde CASTAGNA
La filiale française helvétique qui présentait ses résultats semestriels hier prévoit à plus long terme la création d’un produit destiné aux clients concernés par la loi Lemoine.
Dans les résultats du groupe, l’activité de la banque privée a progressé de 34% sur un an

Au premier semestre 2022, la croissance de Swiss Life France ralentit mais reste positive et rentable. «Notre entreprise a bien résisté à la crise et nous sommes prêts pour la prochaine», introduit Jean-Pierre Lassus, directeur financier. Sur la première partie de l’année, la filiale française affiche une activité en hausse de 2% sur un an et dévoile un chiffre d’affaires de 3,55 milliards d’euros. L’activité de Swiss Life France avait bondi de 27% sur un an au premier trimestre 2021 et de 7% l’année précédente. Annualisée, la croissance moyenne sur les trois dernières années s’établit à 12%.  

Le résultat opérationnel progresse de 11%, passant de 132 millions d’euros à 147 millions d’euros fin juin 2022. Et cela, malgré une perte de 1,7 milliard d’actifs sous gestion en unités de compte liée à la hausse des taux qui a impacté les portefeuilles obligataires et actions en unités de compte. La perte a été compensée par une collecte nette positive de 1,3 milliard d’euros sur le premier semestre 2022 qui a été principalement orientée vers les unités de compte.  

Assureur gestion privée

Malgré le contexte actuel, l’activité de la banque privée dévoile un chiffre d’affaires de 46,8 millions d’euros, soit une croissance de 34% sur un an. «Dans cet environnement de marché, les clients se sont tournés vers des produits structurés, l’activité de courtage a été performante et la collecte de mandats et d’allocation déléguée a été un succès», argumente Jean-Pierre Lassus. Swiss Life Banque Privée clôture le premier semestre avec 6,1 milliards d’euros d’actifs sous gestion – un résultat stable sur un an – et dévoile un résultat financier en progression de 72%, à 19,3 millions d’euros.  

L’assurance emprunteur interroge  

«S’il y a du volume à faire, l’assurance emprunteur sur des cibles concernées par la loi Lemoine, ça peut être intéressant», explique Eric Le Baron, directeur général Swiss Life assurance et patrimoine. Bien que cette cible concerne une partie minime de sa clientèle, l’assureur se permet de rêver. «Pour l’instant nous observons le marché, en particulier les bancassureurs (…) mais à court terme nous nous positionnons sur des augmentations tarifaires qui vont varier en fonction des cibles entre 10 et 30%. Cette fourchette, déterminée par les techniciens, représente l'impact de l'absence de sélection médicale». La filiale française de l’assureur zurichois pourrait également créer un produit spécialement adapté à l’assurance de prêt inférieur à 200.000 sans questionnaire médical.