Abeille Assurances a fait son nid au sein d’Aéma en 2022

Bertrand De Meyer
L’ex-Aviva France, qui a dégagé un résultat net de 106 millions d’euros en 2022, planche déjà sur son plan stratégique à horizon 2026.

Abeille Assurance, l’ex-Aviva France racheté pour 3,2 milliards d’euros par le groupe Aéma en 2021, ne butine plus au sein de la même ruche. «Nous avons débranché le dernier câble qui nous reliait à Aviva Plc le 3 mars à 12 heures 43 précises», affirme Philippe Michel Labrosse, directeur général d’Abeille Assurances depuis septembre 2021. Pour sa première année pleine bouclée au sein d’Aéma, l’assureur a dégagé en 2022 un résultat net part du groupe de 106 millions d’euros et un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros. «Nous sommes très satisfaits de cet exercice et les résultats enregistrés sont conformes à notre plan d’actions, dans un environnement externe de nos activités bien plus adverse qu’anticipé», ajoute Philippe Michel Labrosse.

Sur le plan du chiffre d’affaires, l’activité vie est restée stable à 5,2 milliards d’euros et la collecte en épargne a augmenté de 3,3% à 3,9 milliards d’euros, malgré le contexte de remontée des taux. En dommages, le chiffre d’affaires ressort en hausse de 5% à 1,8 milliard d’euros. Mais le résultat technique n’échappe pas aux sinistres climatiques : les épisodes orageux et de grêle du printemps 2022 ont entraîné à eux seuls 293 millions d’euros de sinistres bruts pour l’assureur. Le ratio de solvabilité d’Abeille Assurances ressort à 181,5% à fin 2022.

Trois piliers pour le nouveau plan stratégique

Cet environnement adverse n’a pas empêché l’assureur de se concentrer sur son désarrimage d’Aviva et son intégration au sein d’Aéma. «Cette phase de transition, que nous avons menée plus rapidement encore que nous l’avions imaginé, est derrière nous et nous avons mené parallèlement les travaux d’intégration au sein d’Aéma Groupe», explique Philippe Michel Labrosse. Ce changement, mené dans le cadre d’un projet nommé «NEO» doté d’une soixantaine de millions d’euros, est arrivé à son terme. L’assureur a, par ailleurs, augmenté son budget plan Informatique de 20 millions d’euros en 2022 et en 2023. «2022 a été une année très intense durant laquelle nous avons mené de très nombreux chantiers dont deux, plus particulièrement, sont emblématiques : la construction d’OFI Invest au sein d’Aéma, qui est devenu notre gérant d’actifs groupe et le cinquième français avec 182 milliards d’euros d’actifs sous gestion, et l’engagement du retrait d’UFF de la cote», ajoute Philippe Michel Labrosse

Abeille est désormais prêt à regarder vers le futur. «Nous avons élaboré un plan d’action de 18 mois qui a démarré le 1er juillet 2022 et qui doit nous conduire au plan 2024-2026 qui sera adopté dès la fin du premier semestre», indique Philippe Michel Labrosse. Il devrait être articulé autour de trois piliers : devenir une référence de marché en matière d’assurance de personnes, notamment en assurance vie, le retour à l’équilibre technique en assurance de dommages et de responsabilité et la maximisation des capacités de distribution.
Afer

Abeille Assurances sait déjà où elle se dirigera pour butiner d’ici là. Après le retrait de la côte d’UFF, l’assureur est engagé sur un plan de trois ans de modernisation de sa filiale qui comprend notamment un investissement d’une quarantaine de millions d’euros dans le système d’information. L’idée est aussi de bénéficier pleinement des synergies possibles avec Abeille. Le groupe, qui a renforcé ses liens avec l’Afer et ses 754.000 adhérents et 55 milliards d’euros d’encours, a aussi travaillé à la modernisation de l’offre de la plus grande association d’épargnants en France.